Disséminés sur l’ensemble de la vallée, quelques belvédères bienvenus offrent de prendre un peu de hauteur sur l’univers de terre et d’eau caractéristique de la région. On ira se recueillir dans les « jardins de Pierre » de 1418, graves et superbes la fois !
En fait, d’anciennes tourbières dont certaines servent de réservoir à la régulation hydraulique de la Somme canalisée. On comprendra ici l’expression employée par le grand Hugo à l’issue d’une croisière sur le fleuve. « Mes yeux, écrivait-il, ont pris un bain de verdure »…
Le voyage aller s’arrêtera là, momentanément au moins
En attendant une continuité cyclable future qui permettra de rejoindre d’abord Cappy, Éclusier-Vaux, Frise, et enfin Péronne, le temps est venu de faire demi-tour. La promenade complète, Amiens-Cerisy-Amiens affichera déjà 54 km au compteur ! Ce qui ne devrait pas empêcher les vélotouristes décidés, prêts, surtout, à accepter des cheminements moins balisés et protégés, de prolonger la balade à leur guise. Depuis Chipilly, ils pourraient, par exemple, grimper vers Bray-sur-Somme et Albert, quitte à redescendre ensuite vers Corbie et Amiens par le train… ou l’inverse !
Et pour quelques tours de pédale de plus sur sa bicyclette
En attendant une extension en site propre de la vélo-route/voie verte de la vallée de Somme, il est tout à fait possible de rejoindre, depuis Corbie, le fameux pays du coquelicot, en TER (aller et retour) comme à vélo. Dans le second cas, une petite vingtaine de kilomètres (mais attention, sur routes partagées !) et une bonne grimpette à la clé permettent d’atteindre sans grande difficulté la petite ville d’Albert en suivant le fléchage Vélo-route de la mémoire. Entièrement détruite lors de la bataille de la Somme, en 1916, Albert n’offre pas seulement l’occasion de visiter un incontournable musée souterrain : Somme 1916… Scènes reconstituées de la vie dans les tranchées, matériel et armes de l’époque, apparition des gaz et des chars, projection de films, etc. Elle propose, en bus, deux inoubliables circuits thématiques à travers le pays du coquelicot, référence à la fleur rouge emblématique des anciennes terres dévastées.
- Un circuit Histoire (départ à 14 heures) faisant, à la périphérie d’Albert, le tour des cimetières militaires et des lieux de mémoire les plus impressionnants : Beaumont-Hamel, Thiepval, Pozières, Longueval, Mametz…
- Un circuit Nature faisant, lui, le tour des belvédères et des points de vue de la Haute-Somme.
Il vaut le détour, d’une manière ou d’une autre ! L’imposant mémorial de Thiepval n’est qu’à une demi-douzaine de kilomètres d’Albert. La vallée de la Somme était restée jusque-là étonnamment méconnue. Pour faire redécouvrir le fleuve, la promenade cyclable de bord de l’eau est aujourd’hui son meilleur atout.
Où programmer une étape sur la Somme ?
Au départ d’Amiens, l’itinéraire cyclable proposé ici n’est qu’un simple maillon de l’ambitieuse vélo-route en cours de développement entre Péronne et la mer. Non accessible aux rollers mais bien roulant, en revanche, sur deux roues, il permet de rejoindre, en bord de Somme et en site propre, la petite commune de Cerisy (27 km du quartier Saint-Leu). L’aller-retour Amiens/Cerisy/Amiens, que l’on pourra évidemment aménager et réduire à sa guise, est donc faisable dans la journée. Pour autant, on gagnerait beaucoup à programmer la sortie sur deux jours, l’option permettant d’ajouter à la balade quelques extensions passionnantes, vers Bray et Albert entre autres. Dans tous les cas, la meilleure solution sera d’arriver Amiens par le train (1h15 depuis Paris), avec ou sans vélo électrique. Sans être trop nombreux, hôtels et chambres d’hôtes ont de quoi réponse à la demande dans la capitale picarde comme dans les villes de Corbie et d’Albert.
Toutes adresses, loueurs, hébergements, bons plans et restaurants, auprès des offices de tourisme d’Amiens. Côté logistique encore, il faut savoir que l’on pourra, au choix, accéder à l’itinéraire ou l’écourter en prenant le TER de Picardie à Corbie ou Albert.